Comment réussir l’expérience apprenant de vos formations à distance ?
Publié dans TALENT le 22 février 2021
À la lumière des neurosciences et des sciences de l’éducation, les « 5E » synthétisent les principes qui peuvent nous aider à concevoir des learning experiences performantes. Derrière cette formule, il faut comprendre Expliquer, Engager, Expérimenter, Explorer et Embarquer.
Mettre l’apprenant en « projet d’apprendre »
Dans cette première étape, l’objectif est d’ENGAGER l’apprenant.e, de l’aider à se forger une motivation intrinsèque, un réservoir d’énergie qui va l’amener à faire des efforts et oser expérimenter des choses nouvelles. C’est d’autant plus important dans le cadre de dispositifs distanciels qui s’étirent dans le temps, et qui reposent de plus en plus sur de l’apprentissage auto-dirigé.
Plusieurs modalités peuvent être employées pour répondre à cet objectif :
- La communication interne (email de présentation du parcours aux apprenants notamment) contribue au marketing de la formation. Cette communication intègre la description explicite des enjeux de la formation. Elle met en lumière les bénéfices et les situations professionnelles traitées plus que les contenus.
- Une vidéo immersive à 360° permet à l’apprenant.e de se projeter dans les différentes étapes de son parcours, et de bien visualiser le point d’arrivée ! Le 360° ne vise pas simplement à créer un effet waouh au démarrage : il permet à l’apprenant de se déplacer virtuellement d’une étape à l’autre, et donc de bien cerner le principe de parcours.
- Un carnet de bord, qui servira de support à la certification, invite l’apprenant.e à identifier les situations professionnelles qu’il/elle va rencontrer dans les semaines à venir, et sur lesquelles il/elle va pouvoir appliquer la formation
- Pour l’aider dans cet exercice, 4 vidéos en motion design mettent en scène les situations professionnelles clés traitées dans la formation.
- Enfin, l’apprenant.e est invité à identifier un compagnon d’apprentissage (Learning buddy) avec qui il/elle va pouvoir échanger sur ses choix de situations professionnelles. Cette conversation va permettre à l’apprenant.e de verbaliser ce qui peut la motiver (ou ses freins), et constitue un levier majeur d’engagement.
Demander à l’apprenant de choisir pour mieux l’engager
L’apprenant.e se retrouve parfois face à un océan de ressources qui peuvent potentiellement répondre à ses besoins : marketplace digitale interne, web… Le risque, c’est que quand on sait que tout est disponible tout le temps… on ne prend pas le temps de s’y mettre !
Dans cette seconde étape, l‘apprenant.e choisit les 2 « sprints d’apprentissage » qui correspondent le mieux aux situations professionnelles qu’il/elle va rencontrer. Ces sprints sont composés de ressources digitales de différentes natures (vidéos, modules e-learning, fiche-outils…), un peu comme une playlist répondant à un besoin très précis.
Cette personnalisation se fait dans le cadre d’une classe virtuelle de 90 minutes, avec un groupe et un formateur. Elle contribue là encore à ENGAGER, mais aussi à EXPLIQUER. Pour prendre une décision volontariste sur les 2 sprints qui vont être mis en œuvre, l’apprenant.e doit les connecter à sa réalité professionnelle (et donc commencer à tisser des liens entre ce qu’il/elle connait déjà et les contenus qui lui sont proposés).
Le choix des sprints se fait pendant la classe virtuelle de personnalisation
Réussir l‘étape délicate de l’apprentissage en autonomie
Les choix de sprints sont faits !
L’apprenant.e dispose maintenant de deux semaines pour réaliser les activités de ces sprints, avec deux objectifs :
1. S’approprier les contenus (EXPLIQUER)
Là, l’objectif est l’acquisition de connaissances. Mais attention, exposer des contenus n’est pas suffisant ! Du point de vue de l’apprenant.e, comprendre, c’est (là encore) faire des liens à partir de ce que l’on sait déjà. Les ressources digitales mises en œuvre doivent donc mettre en scène des situations crédibles auxquelles l’apprenant.e pourrait être confronté.
2. Pratiquer au maximum (EXPERIMENTER)
2 types d’outils sont mobilisés pour aider le passage à l’acte !
- des outils de « support à la performance » : fiches-outils, modèles prêts à l’emploi, qui vont faciliter l’application en situation de travail
- des outils de simulation, qui vont permettre à l’apprenant.e de s’entrainer, à répéter un protocole comportemental ou une méthode sans risque en cas d’erreur
Apprentissage en autonomie ne veut pas forcément dire apprentissage seul !
Pendant ces deux semaines d’appropriation et d’expérimentation, l’apprenant est invité à échanger à nouveau avec son Learning Buddy sur ses réussites et ses difficultés, et il peut mobiliser son formateur-tuteur à tout moment.
Partager ses réussites et résoudre des problèmes avec les autres
Il est maintenant temps d’EXPLORER AVEC LES AUTRES. Selon le psychologue Albert Bandura : « Les apprentissages par expérience directe surviennent en fait le plus souvent sur une base vicariante, c’est à dire en observant le comportement des autres et les conséquences qui en résultent pour eux. »
L’apprenant.e retrouve donc son groupe de pairs et le formateur dans une nouvelle classe virtuelle de 90 minutes. La classe virtuelle repose sur des ateliers en sous-groupes, qui permettent aux apprenants de témoigner sur ce qu’ils ont eu l’occasion de tester. Ils bénéficient de retours d’expérience de leurs pairs, de conseils, ou partagent leurs succès pour stimuler les autres apprenants !
Surtout, cette classe virtuelle leur permet de prendre conscience du chemin qu’ils ont déjà accompli, et les ENGAGE pour la dernière étape du parcours.
Extrait d’une classe virtuelle de e-coaching
Embarquer les compétences dans la durée
Certaines compétences (telles que les compétences comportementales) vont s’ancrer dans le temps, et si elles ne sont pas activées régulièrement dans les premières étapes d’apprentissage, elles risquent tout simplement… de passer aux oubliettes !
Pour cela, l’apprenant.e peut déclencher (sur chaque sprint choisi) un programme de renforcement, qui lui adressera chaque jour pendant 3 semaines un défi réalisable en situation de travail. Cette solution de micro-practicing permet d’orchestrer les petits pas qui aident à changer les routines.
Ce programme de renforcement permet également à l’apprenant.e d’accumuler des preuves de mise en œuvre de la formation.
Ce sont ces preuves qui vont alimenter le processus de certification. Elles seront visées par le tuteur expert, qui pourra confirmer leur cohérence avec les objectifs initiaux, et apportera un feedback positif et/ou constructif à l’apprenant.e. Ces preuves contribuent donc à EVALUER (un 6e E